Tout pour lui (poème à la mer)
La venue du chagrin me réveille et noircit
la belle promesse du jour comme les rêves de mes nuits
Même si aucun d'entre eux n'est jamais bien précis
Je sais que je t'ai vu
Je sais que je t'ai vu car mon âme te poursuit
courbée comme l'horizon, dans un brillant ennui
et la Lune qui m'observe, soupirante alanguie,
s'élève et me ravit
Quand ce désir ardent, brûlante félicité,
te réduira en cendres et m'aura consumée
je quitterai cette île où je suis l'envoûtée
d'un hasard obstiné
La tristesse estivale, fluctuante à l'envi
se dissipe comme de l'eau mais l'eau n'a pas d'ami
lorsque l'on tombe du ciel et qu'on n'est pas de pluie
on a un alibi
Existe-moi enfin, pourquoi ne vis-tu pas?
Arrête là tes recherches et sème sur ton chemin
la direction du vent, péninsule tessonique,
une réaction chimique
Trouve-moi en sortie de salle, ou bien sous l'escalier
Dévale devant la plage, dans les années passées
Rappelle-toi d'un voyage, à tes yeux attablée
en train de minauder
Allez viens me trouver, amène ton instrument
J'écrirai les paroles, tu composeras le chant
qu'il me reste cette chanson que je pourrai garder
pour ne pas t'oublier
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Photo Leonid Tishkov (Private moon) - exposition Lune, Grand Palais