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08 Oct 2019

Tout pour lui (poème à la mer)

La venue du chagrin me réveille et noircit
la belle promesse du jour comme les rêves de mes nuits
Même si aucun d'entre eux n'est jamais bien précis
Je sais que je t'ai vu

Je sais que je t'ai vu car mon âme te poursuit
courbée comme l'horizon, dans un brillant ennui
et la Lune qui m'observe, soupirante alanguie,
s'élève et me ravit

Quand ce désir ardent, brûlante félicité,
te réduira en cendres et m'aura consumée
je quitterai cette île où je suis l'envoûtée
d'un hasard obstiné

La tristesse estivale, fluctuante à l'envi
se dissipe comme de l'eau mais l'eau n'a pas d'ami
lorsque l'on tombe du ciel et qu'on n'est pas de pluie
on a un alibi

Existe-moi enfin, pourquoi ne vis-tu pas?
Arrête là tes recherches et sème sur ton chemin
la direction du vent, péninsule tessonique,
une réaction chimique

Trouve-moi en sortie de salle, ou bien sous l'escalier
Dévale devant la plage, dans les années passées
Rappelle-toi d'un voyage, à tes yeux attablée
en train de minauder

Allez viens me trouver, amène ton instrument
J'écrirai les paroles, tu composeras le chant
qu'il me reste cette chanson que je pourrai garder
pour ne pas t'oublier

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Photo Leonid Tishkov (Private moon) - exposition Lune, Grand Palais

13 Jun 2019

Des nouvelles du K de Kismet

Trois ans après « Les carnets de Pauline Thot », j’annonce que… mon 2e roman ne sera pas édité dans l’immédiat ! Des quelques éditeurs à qui j’ai envoyé mon manuscrit en janvier, je n’ai reçu que des réponses négatives, dont la dernière date de la semaine dernière. Cependant, deux d’entre eux ont formulé de l’intérêt pour ce roman, parfois beaucoup, même s’ils ne pouvaient en assurer sa publication « pour l’heure ». Je continue donc de chercher mon éditeur papier cet été, mais pour le numérique, je participe dès demain aux concours du web, vous pourrez donc lire une première version en ligne (restez connectés).

À leur décharge, je viens seulement d’arrêter la réécriture, car comme disait (peut-être) Johnny, il faut réussir son entrée et sa sortie. Le bébé s’appelle "Le K de Kısmet", du nom d’une œuvre inventée en épilogue.

Teaser : 1985. Deux frères sont kidnappés enfants sur une plage au Brésil. Trente ans plus tard, le destin de huit personnages bascule… En attendant demain, voici la carte de leurs histoires !

24 May 2019

La note d'intention des carnets de Pauline Thot

C’est lors d’un déménagement (du déblayage de ma chambre d’enfant, pour être exacte) que des soubresauts de souvenirs m’ont poussée à entreprendre l’écriture de ce livre. Telle l’excavation méticuleuse d’un trésor de mémoire oubliée dans le recoin d’une armoire qu’un accès de mélancolie expulse et sauve de l’impardonnable oubli, il a fallu attendre des années pour distinguer ce qu’avait été l’état d’adolescence. La jeune fille du passé était une étrangère pour moi. Comme si je venais de me rencontrer, je réapprenais l’origine de mon individu dans sa civilisation minuscule et intime, dépouillée de sa réalité par mon évolution.

Je voulais dénoncer les affres de la condition féminine. J’ai eu l’idée d’ajouter des liaisons entre les souvenirs, c’est ainsi que l’imagination et l’investigation ont pris le relai pour transformer cette mémoire en récit double (à la première et à la troisième personne) où le narrateur devient l’ange-gardien de l’héroïne, lui soufflant par moment des idées fondamentales. A la fin du livre, les deux « sphères » se rejoignent, indiquant que le personnage a trouvé l’harmonie dans son unicité et qu’il accepte le bonheur de la vie comme la mort.

Pauline Thot, protagoniste fictive mâtinée de véritable, découvre au sortir de l’adolescence la place de la femme dans son quartier, son lycée, son monde. Assez vite, elle conçoit d’en finir avec la vie. Elle examine les événements avec humour ou humeur et finit par observer l’époque dans son ensemble avec un œil critique. L’introspection de la jeune fille dans une société qui semble faire obstacle à sa réalisation va faire jaillir sa conscience du tout.

 

« Je me demande s’il n’y a pas vraiment deux Pauline. Moi, et celle que les gens voient. Celle-là, j’ai l’impression que tout arrive par sa faute. Elle ne reflète pas du tout ce que je suis, elle ne réagit qu’aux stimuli de l’extérieur. Trop cavalièrement, hélas. Je n’entends même plus ma petite voix intérieure. J’aimerais bien qu’elle se sente un peu concernée, pour une fois, la vraie moi, si quelque chose pouvait enfin capter son attention. »

Ce livre n'est pas qu'un réquisitoire contre le harcèlement, loin s'en faut. Les sujets abordés en font un témoignage empreint d'une nostalgie toute particulière à cette micro-génération que l'on appelle désormais les "xennials" (située juste avant internet et la chute des tours du WTC - les deux phénomènes ayant changé la face du monde et par conséquent les relations interpersonnelles) en même temps qu'un constat sur la moralité d'une époque via la place de la femme dans la société française. C'est le roman des années à la fois plus insouciantes et moins connectées ; comme si le changement de siècle avait été aussi un changement d'ère amenant un nouveau paradigme sociétal. Sur la forme, il est écrit de sorte d'impliquer le lecteur, de l'immerger dans la peau de la narratrice adolescente avec le parti pris de l'en laisser réchapper par l'emploi d'un autre point de vue extérieur alterné tout au long du récit.

26 Aug 2017

Mes meilleurs souvenirs d'enfance

Aller à la bibliothèque et choisir quelques bédés (au-delà de 5, maman me sommait d'aller en reposer), puis s'épuiser à nager à la piscine et enfin rentrer, boire un chocolat chaud (petit plus devant une cheminée si c'est l'hiver, avec pourquoi pas un chat) et dévorer les bédés.

Aller dans la forêt en automne chercher des champignons, trouver des cèpes, des chanterelles cendrées ou des trompettes de la mort, rentrer à la maison et faire sauter tout ça à la poelle. Déguster.

Plonger dans l'eau translucide des rivières au pied des Aiguilles de Bavella ou dans le bleu profond de la Méditerrannée au large de Santa-Julia, Ile du Toro, en Corse.

26 Aug 2017

Un exercice d'auteur : parler de soi en quelques phrases

je peux pas dormir (ni rêver) autrement que couchée

je mélange tout, et surtout les mots qui se ressemblent (aréole, auréole) et les pays de l'Est (Bulgarie, Roumanie)

je suis bien embêtée avec mes lunettes en cas de pluie, de ski, de plongée (ou de claque)

je n'ai jamais compris le sens figuré du mot "odd"

je ne supporte pas le bruit des essuie-glace et encore moins le fromage de chèvre

j'adore manger, mais mes mets préférés restent l'avocat, l'artichaut, les asperges. à savourer encore la reprise de "Paris d'éveille" par An Pierlé, la voix de Jeanne Moreau, Il David de Michel-Ange et les bédés Corto Maltese

je suis très émotive, dès que c'est triste, je pleure et mon ventre aussi

j'ai un hypothalamus fou : j'ai tout le temps trop chaud ou trop froid

je me fous de tout et m’y passionne en même temps

je pense trop et trop tard

Je suis une pro des zeugmes malgré moi.

24 Oct 2016

Les commentaires des lecteurs d'Altramenta sur "A Dieu, Jérusalem"

Basile Gonet 6 juillet 2016 à 13h24

Une méditation d'autant plus intéressante qu'elle est aussi savante.Les références donnent corps et solidité à ce qui ne serait sans elle que spéculation.
Est-ce destiné à devenir un roman ? Il me semble que l'histoire se suffit à elle-même, avec l'explosion de l'autocar qui vient illustrer brutalement les discussions précédentes. Surtour, il n'y a pas vraiment de suite annoncée.

Commentaire modifié le 06/07/2016 à 13h28

1 réponse

 

Mary Mye 2 juillet 2016 à 12h24

Merci Rebecca de nous entraîner dans cette intéressante quête qui prend parfois des allures de suspens, sur fond d'histoire et d'actualité et soulève beaucoup de questions ; je ne suis pas sûre que les athées soient l'incarnation du mal... Mais c'est un débat qui ne prendra jamais fin. Très belle écriture.

2 réponses

 

Horace Mandrague 2 juillet 2016 à 4h27

Récit mêlant histoire contemporaine et références historico-religieuses qui interpelle le lecteur tout en le cultivant.

Le personnage central traverse une (son) épopée à la quête de Dieu, de façon un peu rapide peut-être dans la narration, elle-même empreinte d'une certaine neutralité.

Impression finale mitigée, donc, même si l'ensemble est d'une très belle facture. Mon inculture comme mon athéisme y sont sans doute pour quelque chose, bien qu'en filigrane l'on perçoive avec justesse ce conflit proche-oriental comme la genèse des maux actuels.

1 réponse

 

Vis9vies 2 juillet 2016 à 12h16

Une écriture journalistique, une quête et beaucoup de questions qui nous renvoient à l'actualité. Cela promet d'être un bon roman. J'ai beaucoup apprécié ma lecture et vous encourage à continuer.

24 Sep 2016

Les commentaires des lecteurs de monBestSeller sur Pauline Thot

Dany b

J'ai aimé lire les pensées de Pauline Thot. Les mots sont justes, bien choisis, tantôt poétiques, tantôt irrévérencieux. Je trouve votre récit réaliste, il a fait écho à mes propres souvenirs. J'ai adoré le mot écrit par Mélanie, incontournable lorsqu'on est au collège et au lycée. J'ai passé un bon moment de lecture.

Publié le 15 Août 2016

Marguerite Rothe

Parce qu'il offre une grande liberté de narration, le journal intime est un genre littéraire que j'aime beaucoup. Il y a souvent un effet "nostalgie" à lire les impressions, les sentiments, les réactions face à la vie qui va, qui avance, imperturbable, et parfois violente. Dans cet extrait, du livre "Les Carnets de Pauline Thot", on suit le mal être et les révoltes de l'adolescence, cet état intermédiaire où l'être n'appartient plus au monde de l'enfance, et pas encore à celui des adultes. Ce moment particulier de l'existence où s'opère la première véritable prise de conscience de l'impermanence des choses, du monde, de la vie. Sortir de l'adolescence est au moins aussi difficile qu'entrer dans la vieillesse, car ces deux états, plus que tout autres, nous parlent de renoncement. Merci beaucoup Rébecca pour cette lecture intemporelle. Bonne continuation à vous, Marguerite.

Publié le 25 Juillet 2016

lamish

Merci beaucoup, Rébecca, pour cette mise en bouche savoureuse. Votre plume incisive, juste et riche rend Pauline très palpable, prouesse en soi considérant que vous traitez de l'adolescence, cette période par laquelle nous sommes tous passés sans être capable de mettre des mots sur ces ressentis violents et antagonistes. J'ai beaucoup aimé. Avec ma complicité d'auteure. Michèle.

Publié le 13 Juillet 2016

kristana

Un livre prenant sur une adolescence entre ciel gris d'Etampes et ciel bleu de la Corse pour marquer les grands et petits états d'âme d'une adulte en devenir. 5 étoiles!

Publié le 23 Juin 2016

Chris Martelli

C’est plus profond que le carnet de Bridget Jones. C’est moins aérien que les carnets de St Ex. C’est beaucoup plus amusant à lire que les carnets de campagne à entendre. Et moins goûteux que ceux de Julie Andrieu. Et au total, 5 étoiles ! Sans hésiter.

Publié le 18 Juin 2016

Mokeddem VIII

Vous êtes une ethnologue ratée qui s'est convertie à l'écriture... avec brio !

Publié le 10 Juin 2016

19 Sep 2016

Chronique d'Amabooks "des choix qui ne correspondent pas toujours à ce qu'elle pense"

SERVICE PRESSE 


Résumé : 1999. Pauline étouffe dans sa petite ville de province. Introvertie et malmenée en classe, elle ne revit que pendant les vacances en Corse, où elle se découvre à la fois désirable et vulnérable. Pour assouvir sa soif de liberté, elle se révoltera tour à tour contre l’autorité, les hommes et la société.

Dans ses carnets, Pauline raconte à la première personne sa lutte solitaire contre la honte et la culpabilité qu'elle ressent dans sa construction en tant que femme dans un pays où leur condition et leur sexualité posent toujours problème. Avec son « Je », elle joue à se moquer de tout pour ne pas souffrir.

Véritable journal de société, ce récit riche et sensible témoigne de la difficile transformation d’une adolescente en adulte, dans une fin de siècle ponctuée par de profondes mutations technologiques et sociétales. C’est en partageant son vécu qu’on s'attache à l'héroïne, à son histoire, et à son parcours.


Avis : Tout d'abord, j'aimerais remercier l'auteure pour la proposition et l'envoi de son roman en partenariat avec le blog. 

Nous suivons Pauline, de son enfance vers l'âge adulte, dans ses écrits ou elle exprime vraiment chacun de ses ressentis puis dans une narration externe qui vient compléter les carnets de notre héroïne. Pauline est un personnage très humain dans le sens ou elle fait des choix qui ne correspondent pas toujours à ce qu'elle peut penser ou dire. 
Au fil des pages, nous apprenons à la connaître et à suivre son évolution en tant que femme, évolution qui est très intéressante à découvrir de part la plume de l'auteure que nous ne pouvons qu'apprécier. 

L'auteure métrise parfaitement cette double narration (de part les carnets de Pauline et le point de vue externe), un style agréable, des passages agréables à lire et une héroïne que j'ai beaucoup apprécié découvrir. 

Je remercie une fois encore Rebecca pour l'envoi de son roman et j'ai hâte de découvrir d'autres de ses écrits ! 


Note : ⭐⭐⭐⭐

http://amabooksaddict.blogspot.com/2016/09/chronique-les-carnets-de-pauline-thot.html?spref=fb

15 Aug 2016

Chronique de Zélie (blog) "Presque une étude sociologique"

Bonjour à tous, je vous présente aujourd'hui un roman psychologique et féministe, les carnets de Pauline Thot de Rebecca Brocardo

Je remercie l'auteur pour m'avoir permis de lire son roman. 

Mon avis :


C'est un roman psychologique féministe et engagé. J'ai pris grand plaisir à le lire.  

Le style de Rebecca est vraiment très recherché, il change des styles habituels, c'est un sacré travail qu'elle a réalisé, là. Les phrases sont complexes mais pas incompréhensibles. Les ajouts comme les lettres ou les échanges sur le chat sont vraiment très intéressants. 

Un très beau texte sans fausse note et avec un sacré recul sur la vie. Presque une étude sociologique. 

Petit bémol, j'aurais pensé que le style "carnet" soit plus visible et qu'il y ait plus de "je". 

J'aimerais vous partager quelques citations que j'ai relevé dans le roman au fil de ma lecture. 

Citation 1 : Je t’attendrai au bout du monde. Si tu te perds, apprends à retrouver la rive. La vie de l’homme est faite de passages et de chutes.

Citation 2 : Écoeurer : creuser le coeur avec une petite cuillère.
J'aime particulièrement les quelques définitions du cru de l'auteur. 

Citation 3 : Oui, je deviens diabolique. Je suis comme le système, comme l’université, et comme tout le monde, je n’admets que ma vérité, qui est l’univérité. Parler est inutile, vu qu’on ne sait plus quoi dire. On essaye d’être intelligent, de réussir, d’être bon. La société ne fait que nous broyer, sauf quand on achète, notre seul grand pouvoir. Les roublards jouissent en toute impunité. Internet est un moyen simple de se défou-ler.

Sur ces quelques extraits, je peux vous dire que c'est un livre à lire !!! 
Ma note : 8/10

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 Avez-vous déjà lu des romans psychologiques ? Où il faut réfléchir et où le livre fait réfléchir ? 
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http://les-livres-de-zelie.blogspot.com/2016/08/chroniqueles-carnets-de-pauline-thot-de.html

 

15 Aug 2016

Chronique de NovaBaby (blog) "vouloir vivre intensément quitte à se tromper de chemin"

Les carnets de Pauline Thot de Rebecca Brocardo

auto-édité, 192 p., 2016

Contemporaine

L'auteure avait lancé un appel à la lecture sur Twitter, en vendant son spitch comme étant l'histoire d'une jeune femme qui cherche sa place dans la société, comme un roman féministe. Comme ce sont des sujets qui m'interpellent, j'ai sauté sur l'occasion.

De Pauline, que l'on va suivre du tout début de son adolescence à l'âge adulte, et qui va essayer de se trouver dans ses rapports aux hommes, et dans la société de manière générale. On va alterner entre une narration à travers les carnets qu'elle tient et un narrateur externe qui va dire ce qu'elle tait.

"Pauline souhaitait connaître l'âme des gens, quitte à commettre un dialogue aussi décalé qu'amusant. Elle participait toujours à contre-courant de la tendance, en philosophant sur un site de drague, en postant des obscénités sur un site de développeurs, en tuant ses propres alliés dans un jeu."
empl. 3130

Publié par Nov

Mon avis :

Dans ce livre, on suit l'évolution de Pauline, de son enfance à l'âge adulte. Cela nous permet d'avoir une vision globale de sa construction en tant qu'être humain, et plus particulièrement en tant que femme, puisque c'est le thème principal de ce livre.
On alterne donc entre des passages des carnets rédigés par Pauline, où elle va s'interroger, déballer ses émotions, ses réflexions, ses angoisses et une narration externe, qui va donner une autre dimension au texte, en s'attardant sur certains moments, en en donnant une autre vision ou même en décrivant des anecdotes que Pauline ne mentionne pas elle-même. Cette double lecture de la vie de la jeune femme est super intéressante. Malheureusement, les passages entre les deux ne sont pas forcément toujours physiquement différenciés, ce qui peut parfois laisser un peu perplexe.

Elle est un peu plus âgée que moi d'après les dates qui sont données, mais j'ai revécu à travers elle certains évènements de ma toute jeune adolescence comme l'arrivée des téléphones portables, la démocratisation d'Internet, les forums et autres chats. Je dois avouer que c'était assez nostalgique pour moi(sérieusement, les plus jeunes n'auront jamais galéré sur leur connexion en 56k, ni entendu le doux son du modem qu'on se jetait sur le son pour pas réveiller les parents quand on allumait le PC plus tard qu'autorisé).
De Pauline, de sa construction, on va principalement voir ses histoires d'amour et de désamour puisque c'est malgré tout beaucoup dans son rapport aux hommes qu'elle va se construire. Très vite séductrice (elle a ainsi le contrôle), elle va vouloir vivre intensément quitte à se tromper de chemin. J'ai vraiment eu l'impression que manquant d'une passion dans sa vie (je veux parler d'un hobby qui l'intéresserait vraiment) elle cherchait à rendre sa vie plus palpitante, notamment par ses choix amoureux. 
Malheureusement, je n'ai pas réussi à m'attacher à Pauline. Elle m'a agacée de façon assez récurrente et je n'ai pas compris certains de ses choix : elle m'a parfois paru hyper soumise là où elle revendiquait sa liberté, j'avais l'impression qu'elle choisissait le "moins pire". Et même si ses choix sont compréhensibles, ils étaient parfois à l'opposé de son discours. C'est peut-être aussi ce qui fait d'elle un personnage très humain, cela dit. Elle a des idéaux, mais ne va pas forcément au bout des choses. On n'échappe pas à quelques clichés, mais ils sont tout à fait cohérents avec sa façon de penser du moment (ex : les autres filles jalouses d'elle, là où elle a simplement un comportement un peu puéril).
Ses réflexions sur la place de la femme, qui l'intrigue dès son plus jeune âge, sont super intéressantes, et elle va peiner à trouver sa propre réponse (et donc sa propre place) tout au long du récit. Mais on va aussi pouvoir parler de pas mal de sujet de société (politique, progrès technologiques et leur influence sur les utilisateurs, etc.) qui sont abordés parfois un peu rapidement, mais toujours de manière à questionner. J'ai apprécié toutes ses réflexions, même si j'ai eu l'impression qu'elles étaient parfois très intellectuelles pour quelqu'un de son âge (ne vous méprenez pas, je ne dis pas que les ados sont idiots, seulement que rares sont ceux qui vont vraiment utiliser les principes de Kant dans leur vie quotidienne) (lire Kant avait été une plaie pour moi à 17 ans, donc je ne suis pas objective !). En parallèle, l'excès qui est une des caractéristiques de cette période de la vie chez beaucoup de gens est superbement bien rendu, tout comme les moments de doute.
Comme souvent dans mes lectures, je me serais largement passée de l'épilogue(d'ailleurs, j'ai eu plutôt l'impression d'un rétro-pédalage de sa part dedans) : ça ne me dérange pas de ne pas savoir ce qu'il arrive aux personnages X années plus tard, et la fin post-épilogue me convenait très bien.
En bref, malgré quelques petits soucis somme toute assez subjectifs, j'ai passé un très bon moment de lecture. Le double système de narration est maîtrisé, le style est agréable et certains passages sont vraiment très jolis à lire. Mon véritable problème a vraiment été ce manque d'attachement au personnage principal et narrateur.

Ma note en carnets : 3.5/5

Les + :

Les réflexions amenées

Les questionnements au sujet de la place de la femme

Le style de l'auteure

Double système de narration très intéressant

Les - :

Personnage principal peu attachant à mon goût

Décalage âge / façon de s'exprimer

Épilogue

http://delaplumeauclic.blogspot.com/2016/08/chronique-les-carnets-de-pauline-thot.html

 

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